Temps pluvieux peu propice à l’action
par
Derniers Combats
En escadrille
Troisième en partant de la gauche : Sous-lieutenant JENSEN
Quatrième : Sous-lieutenant Eugène GILBERT
Cinquième : Capitaine Constantin ZARAPOFF
Sixième : Sous-lieutenant Adolphe PEGOUD
Septième : Sous-lieutenant Paul COURRIERE
Revue « Sur le vif  » du 10 juillet 1915
Son appareil ayant été mis hors d’usage vers le milieu de juillet, Pégoud était venu à Paris en chercher un nouveau et en avait profité pour faire effectuer sur celui-ci, un Nieuport, des modifications dont l’expérience lui avait enseigné l’utilité.
Dès le début d’aoà »t, il avait réintégré son poste, mais le temps se montra alors trop souvent pluvieux et peu propice à l’action.
Une quinzaine de jours pourtant, Pégoud put prendre les airs et sa présence s’y révéla surtout par le nombre des Aviatiks qu’il mit en fuite. Pourtant, le 28 aoà »t, il put engager le combat avec un Aviatik nouveau modèle, qui soutint le choc et parvint, au cours de la lutte, à crever le réservoir à essence de Pégoud, de telle façon que le liquide s’écoula très vite. L’aviateur se trouvait alors à 2000 mètres au-dessus de Mulhouse.
Il dut descendre en vol plané et passer au-dessus des lignes ennemies, subissant, à 400 mètres, un feu nourri d’infanterie et d’artillerie, qui ne l’abandonna même pas à l’atterrissage. Ceci, bien entendu, ne rebuta point Pégoud ; il avait remarqué, chez l’ennemi, la disposition nouvelle qui avait permis d’atteindre son moteur et de le vider si rapidement.
« Ils m’en veulent, je le vois, mais ils ne m’auront pas ! » dit-il, défiant ainsi ceux dont il avait eu tant de fois raison.