Les papillons de Pégoud

samedi 17 novembre 2012
par  claude thollon-pommerol

« Le célèbre Pégoud, la terreur des "Taubes" survolant les lignes ennemies a laissé tomber àprofusion de son aéroplane ces jours derniers des papillons dans le but de faire connaître àl’armée allemande les importantes nouvelles que leur cache le haut commandement.

Ces papillons annoncent la reddition de Przemyal

"La grande forteresse autrichienne Przemyal a capitulé le 23 mars 1915. Elle a été rendue sans condition au vainqueur par son gouverneur le général Kusmanek, avec toute sa garnison et tout son matériel de guerre. Sont ainsi tombés aux mains des russes : 9 généraux, 95 officier d’état-major, 2’500 officiers et fonctionnaires militaires, 117’000 sous-officiers et soldats. Le brave Pégoud qui a démoli 3 "taubens" sans compter d’autres glorieux exploits depuis huit mois était bien qualifié pour cette mission.  »

(La Presse, 13 avril 1915)

Le Haut Commandement mesurait-il les risques qu’il faisait prendre ?

« Taxi neuf ; moteur médiocre Plusieurs boches venus survoler Sainte-Menehould, lancent bombes. A 15 h. 20, pars sur machine avec Lerendu, poursuis Aviatik survolant région Sainte-Menehould àenviron 3 000 mètres. Commence àle mitrailler àenviron 1 000 mètres en dessous, prends de la hauteur, le poursuis avec mitrailleuse jusque dans ses lignes où il pique aussitôt. Survolant région Somme-Py, poursuis deuxième Aviatik ayant direction sud. A mon approche, Aviatik fait demi-tour, àenviron 1 800 mètres de distance, le poursuis avec mitrailleuse dans ses lignes, où il pique. Survolant région Hurlu, à2500 mètres, charge un troisième Aviatik survolant la même région àenviron 2 100 mètres. L’attaque àenviron 50 mètres au-dessus, avec mon revolver, et mon mitrailleur avec carabine àrépétition. Aviatik cherche àreprendre de la hauteur, en ripostant avec fusil automatique. Continue àle survoler de très près, mitrailleur et moi tirant sans relâche. L’Aviatik, certainement touché, pique brusquement au sol ; n’ai pu surveiller sa chute, mon moteur commençant àbafouiller par manque d’essence. Atterris tout près terrain 16 h. 20. Reçu, au cours de la lutte, une balle dans aile gauche. Reçois confirmation du capitaine de l’escadrille et du capitaine d’artillerie de la ligne de feu qu’Aviatik était tombé dans ses lignes, près du front.  »

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