Verdun

samedi 17 novembre 2012
par  claude thollon-pommerol

Pégoud quitte Verdun pour une mission de reconnaissance avec Lerendu : informer le haut commandement de la situation à Maubeuge.

JPEG - 117.9 ko De retour au front, le 1er septembre, c’est encore pour le haut commandement qu’il effectue la mission qui lui fait quitter Verdun.

Pégoud est en effet rayé des contrôles comptables de l’escadrille MF 7 le 1er septembre et y sera réintégré le 22, de même que Lerendu qui l’accompagne comme mécanicien-mitrailleur.

A partir des carnets tenus par Pégoud, Paul Bonnefon fait le récit de cette équipée.

« De Verdun à Maubeuge

A Maubeuge, au début de septembre, son sang-froid lui vaut sa première citation.

On savait la ville, investie, mais on ignorait encore son sort. Le 2 septembre 1914, Pégoud est envoyé en mission, avec son mécanicien Lerendu, pour Reims et Maubeuge.

Dominant la bataille de Suippes, l’aéroplane est atteint de quelques balles dans les ailes, ce qui, après un assez pénible atterrissage à Reims, oblige à venir à Buc pour réparations. Nouveau départ, le 6, et, vers 10 heures, on est au- dessus de Maubeuge, non sans quelque panne aisément réparée, au nord de Compiègne. Pégoud s’apprête à atterrir au camp d’aviation de Maubeuge, quand il remarque que les hangars sont vides.

Aussitôt de gros obus noirs éclatent autour de lui. Des éclats atteignent même l’appareil. Il remonte à pleine puissance du moteur, et, perdu dans les nuages, peut observer quelque peu. La place a succombé, plusieurs villages des environs sont en flammes : il n’y a qu’à retourner au plus vite. Mais l’essence va manquer, car il vole depuis cinq heures !

Après avoir dépassé Lille, l’avion se soutient encore pendant un certain nombre de kilomètres, mais à une faible hauteur. Désormais on ne saurait aller plus loin.

Pégoud aperçoit un champ entouré de bois, en forme de fer à cheval. C’est là qu’il descendra à tout hasard, sans savoir si le pays est envahi. Il est près de Combles, dans la Somme, entre Albert et Péronne.

L’ennemi est venu jusque-là, comme en témoignent des cadavres allemands gisant sur le sol.

Pégoud cache, autant que possible, son appareil dans le bois et se met à explorer les environs, en quête d’essence pour repartir. Après bien des péripéties, il finit par en trouver deux bidons, chez un maréchal-ferrant qui en avait enfoui dans sa cave, et obtient trois litres de ricin chez un pharmacien. Il pourra se sauver.

Dès le lendemain, à l’aube, il se met en route, et c’est heureux, car, au moment du départ, des uhlans apparaissent et se hâtent de tirer des coups de feu. Mais l’avion prend de l’espace et peut gagner Abbeville, où Pégoud et Lerendu se restaurent un peu, car, en vingt-quatre heures, ils n’avaient absorbé que deux œufs. »

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