Pégoud passe à l’escadrille MS 49 le 18 avril.
par
Le 4 avril, le Détachement de l’Armée des Vosges devient la VIIème Armée,
Mission générale : Protection de la Trouée de Charmes.
De gauche à droite:Lieutenant L’Huillier, Lieutenant Lucas,sous-lieutenant Gilbert,sous-lieutenant Clément, capitaine Roeckel, capitaine Zarapoff, sous-lieutenant Courrière, sous-lieutenant Jensen
Lieutenant Minteguiaga, lieutenant Robert, lieutenant Gastin, sous-lieutenant Pégoud
- L’activité de l’escadrille est celle d’une escadrille d’armée à laquelle elle est rattachée.
Dans le JMO (Journal des Marches et Opérations) les événements et missions sont consignés. Les rapports des différentes missions ne sont pas toujours parvenus jusqu’à nous.
25 avril
Transport de l’Escadrille à Lure
26 avril1915
Réparation d’avion
27 avril
Reconnaissance d’armée
Pilote adjudant Pégoud, Observateur lieutenant L’Huillier
Le 28 du même mois, nouvelle expédition plus longue et plus fructueuse.
28 avril
Ordres donnés :
“Mission : survoler la région de l’Hartmanswillerkopf, Bolwiller, Guebwiller. Durée du vol 2 heures.- Noter si possible observations de mouvements éventuels sur routes de la région.”
A 8heures adjudant Pégoud, observateur lieutenant Gastin
« 28 avril. Temps beau ;
aucun appareil disponible dans escadrille, pars sur Morane, avec Lerendu, à 9 heures pour surveiller région Mulhouse, Guebwiller Thann, contre avion boche.
Survole toute la région atterris en surveillance, de moi-même, au sommet de la montagne sur les Vosges, nommée le Rossberg. A côté de Thann, altitude 1196 mètres. A 4 kilomètres du front. Terrain très mauvais et petit. Couvert de neige.
Impression merveilleuse, féerique : domine toute la région.
Aperçois Aviatik survolant région Guebwiller. Pars à sa poursuite du sommet de la montagne. Prends mon départ sur le flanc de la montagne, dans le vide, et me trouve de suite à 1200 mètres.
Fonce sur Aviatik qui, m’ayant aperçu de loin, s’enfuit dans ses lignes Le mitraille dans sa descente.
Reviens atterrir à mon point d’observation, goûtant délicieusement les beautés de la région.
Prends nombreuses photographies. Fais une visite à tout le sommet ; descends sur le flanc, visite une étable de bestiaux abandonnée et une auberge. Rapporte beaucoup de souvenirs boches.
Enfin je repars avec Lerendu sur Morane, dans le flanc de la montagne et rentre à Lure à 13 heures.
Je trouve capitaine et tout le monde affolé, dans l’inquiétude, ayant téléphoné partout et me croyant prisonnier ou tué.
Leur fais un compte rendu et m’amuse beaucoup.
Déjeune, installe mes souvenirs boches dans ma tente.
A 17 h 30, repars à nouveau sur Morane, avec officier mitrailleur, pour protéger contre avions boches la région Dannemarie et Altkirch.
On a fait réglage de tir.
Survole Unité la région, éloigne un avion boche.
Vois un fort bombardement de nos pièces.
Vois un Voisin qui atterrit entre le canal et le village.
Rentre à Lure.
Atterris à 19 h. 50.
Dîne. Reçois félicitations de toute l’escadrille. Coucher. »